🔍 Définition
La latéralité est la préférence durable et fonctionnelle pour l’utilisation d’un côté du corps (main, pied, œil, oreille). Elle s’inscrit dans le développement du schéma corporel et participe à la structuration de la représentation spatiale.
Elle est le reflet d’une organisation cérébrale asymétrique (latéralisation cérébrale), influencée par des facteurs génétiques, environnementaux, moteurs et sensoriels.
📊 Paliers d’acquisition de la latéralité
Âge approximatif | Étapes du développement de la latéralité | Observations cliniques clés |
Avant 1 an | Utilisation bilatérale sans préférence. Réflexes archaïques. | Coordination non spécifique des membres. Exploration motrice globale. |
12-18 mois | Apparition de gestes intentionnels. Pas encore de préférence latérale claire. | L’enfant utilise les deux mains de manière équivalente. Préhension exploratoire. |
2-3 ans | Début de préférences latérales fluctuantes. | Certaines actions répétées d’un même côté (dessin, lancer…), mais alternance fréquente. |
4-5 ans | Tendance à la dominance plus marquée (souvent de la main). | L’enfant utilise préférentiellement une main dans les activités dirigées, sans exclusivité. |
6-7 ans | Latéralité affirmée (main, pied, œil). | Préférence stable, généralisée à plusieurs segments. Début de latéralité homogène ou croisée. |
8-10 ans | Latéralité intégrée dans le schéma corporel et les repères spatiaux. | Bonne différenciation droite/gauche sur soi, autrui et dans l’espace. |
>10 ans | Latéralité stabilisée et fonctionnelle. | Utilisation automatique et cohérente du côté dominant dans toutes les activités. |
🧠 Zoom – La latéralité neurologique, bases neuroscientifiques actuelles
- La latéralité repose sur une asymétrie fonctionnelle cérébrale observable dès la vie fœtale (préférence de succion, mouvements spontanés).
- Le cerveau humain présente une latéralisation des fonctions : chez 90 % des individus, le langage est latéralisé à gauche, mais cette organisation ne coïncide pas nécessairement avec la main dominante.
- La préférence manuelle résulte de l’activation plus efficace de circuits moteurs corticospinaux d’un hémisphère (généralement le gauche chez les droitiers).
- La latéralité oculaire ou pédestre ne suit pas toujours la même logique que la main : on parle alors de latéralité croisée.
- Le corps calleux, en maturation jusqu’à l’adolescence, permet la communication interhémisphérique essentielle à la coordination bilatérale et à l’intégration sensorimotrice.
👉 La latéralité n’est donc pas simplement motrice : elle est neurologique, fonctionnelle et intégrée dans une organisation spatiale globale.
⚠️ Points de vigilance pour le psychomotricien
- Latéralité non définie après 6-7 ans → risque de retentissement sur les apprentissages (graphisme, repérage spatial…).
- Latéralité croisée → nécessite une observation fine : peut être physiologique ou révélatrice d’un trouble de la coordination.
- Latéralité mixte persistante après 8-9 ans → à explorer dans le cadre d’un trouble développemental (TDC, dyspraxie…).
- Latéralité contrariée (ex. gaucher forcé à écrire de la main droite) → risque de troubles de l’image du corps, tension psychomotrice, fatigabilité.
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